Le printemps et l’automne sont les saisons idéales pour drainer son foie.
Le printemps et l’automne sont les saisons idéales pour drainer son foie. Ils correspondent à des inter-saisons du calendrier énergétique chinois et à l’énergie du foie.
Le foie est le principal émonctoire de nos toxines de type « colles » et il intervient en association avec d’autres organes dans la gestion de notre métabolisme. Il est relié à l’émotion colère.
Il a des capacités de régénération mais celles-ci ont des limites qu’il convient de respecter.
Après l’hiver, ses repas riches et ses soirées au coin du feu, voici venu le temps du renouveau et d’un nettoyage printanier de celui qui nous permet de nous détoxifier au quotidien !
Notre terrain constitue 70% de notre poids. Il est constitué par notre sérum intracellulaire, notre sérum extracellulaire ainsi que notre sang et notre lymphe qui représentent respectivement 50%, 15% et 5% de notre poids.
Les toxines et toxiques ont 3 voies d’entrée dans notre corps :
1- le tube digestif (suralimentation en sucre, graisses, protéines et sel, additifs alimentaires, colorants, conservateurs, procédés anti-rancissement, insecticides, fongicides et médicaments, antibiotiques dans les produits animaux, drogues, médicaments et alcool, pollution de l’eau et des cultures, métaux lourds, aliments fumés)
2- les voies respiratoires (air pollué par les usines et les voitures, air riche en particules fines, fumée de tabac)
3- voie cutanée (cosmétiques, talcs, crèmes, teintures pour cheveux, poudres, désodorisants non physiologiques et non biologiques)
Lorsque le foie est encrassé, nous pouvons observer divers symptômes tels que indigestions, nausées, somnolence et démangeaisons après des repas lourds, bouche pâteuse au réveil, mauvaise haleine, gaz et ballonnements, tendance à la constipation et aux hémorroïdes, blanc des yeux qui devient jaune, fatigue et manque d’entrain tout le long de la journée, maux de tête réguliers, maladies catarrhales, allergies, acné, crises d’hypoglycémie, perte d’appétit.
L’insuffisance hépatique peut aussi s’accompagner de surpoids, cancers, maladies autoimmunes, lithiases biliaires, excès de cholestérol, maladies cardiovasculaires, fièvres (hépatites).
Nous aurons tendance à manger souvent des fritures, des plats en sauce, à apprécier les grands repas, à boire régulièrement de l’alcool et à fumer.
Un drainage efficace du foie s’accompagnera de selles plus abondantes ou plus fréquentes, d’urines plus foncées ou plus volumineuses, de plus de transpiration et de l’apparition de déchets colloïdaux au niveau des voies respiratoires.
Si l’organisme est très encrassé et rarement nettoyé, il peut aussi apparaître des crises curatives (ou crises de guérison) parfois spectaculaires : nausées, vomissements, troubles du transit, démangeaisons, maux de tête, crises de colère, glaires importantes… Cela ne doit pas nous décourager et peut être limité par une cure un peu moins dosée ou plus courte.
Plusieurs outils sont à notre portée pour chouchouter notre foie. De l’alimentation aux méthodes externes, en passant par les plantes sous toutes leurs formes (tisanes, salades, huiles essentielles, hydrolats, gemmothérapie…) ou encore la micro-nutrition. Nous choisirons ceux qui nous inspirent, en fonction de nos goûts mais aussi de notre terrain.
L’alimentation
Elle consiste en la suppression de certains aliments : margarines hydrogénées, huiles pressées à chaud, charcuteries, saucisses, aliments fumés (poissons, viandes), aliments riches en sucre (bonbons, biscuits, chocolat, confitures), cuisine au beurre, fritures, chips, pâtisseries, alcool, café, thé noir, aliments avec additifs.
A côté de cela, un régime alimentaire favorable au foie sera conseillé, en privilégiant les cuissons à la vapeur ou à l’étouffée :
A volonté : légumes crus et cuits, fruits crus, graines germées, fruits secs, épices et aromates, eau, infusions, jus de légumes.
Avec modération : fruits oléagineux, petites graines, farineux (pommes de terre, châtaignes…), céréales, pains, biscottes, pâtes complètes, miel.
En petite quantité : viandes, poissons, produits laitiers, oeufs, huiles végétales pressées à froid.
Un repas équilibré est constitué de 2/3 de crudités, salades et légumes et d’un tiers de farineux et protéines.
La diète détoxifiante est la consommation de fruits et légumes pendant 1 à 3 jours, à répéter 1 à 2 fois par mois. Selon les résultats après un jour, s’il n’y a pas de perte de joie de vivre, ni d’épuisement et qu’il y a maintien d’une bonne forme, on poursuit les 2e et 3e jours.
Cette diète sera accompagnée d’un apport en vitamine B ainsi qu’en acides aminés soufrés (méthionine), favorables au bon fonctionnement du foie.
Ainsi, on pourra prendre un mélange de 1/3 levure de bière (vit B) + 2/3 germe de blé (vit E) en flocons pour accompagner les salades, à raison de 3 à 6 càs/jour, pendant 2 à 3 mois, plusieurs fois par an (la levure de bière est contre-indiquée en cas de candidose).
Le pollen de fleurs frais ou congelé riche en acides aminés essentiels contenant de la méthionine (transformée en cystéine, précurseur du glutathion, détoxiquant du foie): 2-3 càc/jour (1càc si trop excitant) pendant 1 à 3 mois.
Le soufre augmente la bile, la détoxication, la chélation des métaux lourds et l’oxygénation du foie. Il entre également dans la composition des acides aminés précédemment cités. On en trouve dans certains aliments (protéines animales, brocoli, haricot vert, raifort, mâche, persil, pois, cresson, avocat, noix du Brésil, noisette, noix, amande, pêche, abricot), dans certaines eaux minérales ou sous forme d’oligo-élément : 1 mesurette/jour à jeun le matin (gardé 1 minute sous la langue), tous les 3 jours d’abord, puis tous les 2 jours et 1 fois/jour ensuite si pas de nausée ni de diarrhée, pendant 2 à 3 mois. Si les réactions de détoxication sont trop importantes, on repassera au soufre alimentaire.
Les plantes
On utilisera :
- des plantes à action cholérétique (qui augmentent la sécrétion de bile par le foie) : artichaut, bourdaine, chardon-marie, chélidoine, chicorée, curcuma, pissenlit, gentiane, romarin, solidago
- des plantes à action cholagogue (qui augmentent la contractilité de la vésicule biliaire) : artichaut, boldo, épine-vinette, polypode, radis noir
- des plantes hépato-protectrices : chardon-marie, chrysantellum, desmodium, ces dernières notamment en cas de prises de médicaments, drogues, alcool et en cas d’hépatites, d’intoxication chimique ou d’empoisonnement.
3 fois par jour avant les repas, pendant 2 à 3 mois, à raison de 1 à 2 cures par an.
On peut commencer par 4 à 6 semaines, en changeant de plante toutes les 2 semaines.
On cherchera un effet laxatif avec 2 à 3 selles par jour, sans diarrhée.
Je voudrais m’attarder un peu sur le pissenlit ou dent-de-lion (Taraxacum officinale) qui est facile,à trouver à cette période de l’année. On utilise les racines lavées, fraîches ou séchées, en,infusion, les feuilles en salade ou en infusion, ou encore les tiges lavées crues mâchées lentement (5 à 10 tiges par jour pendant 3 semaines). Comme son nom l’indique, le pissenlit a également un effet diurétique intéressant pour drainer les toxines de type « cristaux » ou « acides » via les reins.
Le romarin (Rosmarinus officinalis) est également très facile à trouver dans la plupart des jardins.
On en cueillera préférentiellement les jeunes pousses de l’année et on limitera son usage à un mois maximum (contre-indiqué chez les personnes à tempérament nerveux, ou avec hypertension artérielle).
Le radis noir (Raphanus sativus) en crudités ou en jus est très bien toléré. Il est particulièrement indiquée en cas de calculs biliaires (le matin à jeun, 1 à 2 mois : 1 càc de teinture-mère dans un jus de citron dilué dans un grand verre d’eau).
En cas de calculs également, la cure d’huile d’olive sera utile: 1 à 2 càs le matin à jeun, pendant 10-15 jours, plusieurs fois dans l’année. Attention ! A éviter en cas de gros calculs biliaires (visibles à l’échographie de la vésicule biliaire), de même que la cure à base de sel d’Epsom et de jus de pomme, car il y a risque de cholécystite et/ou de pancréatite par blocage d’un calcul au niveau d’un canal biliaire !
En aromathérapie : une synergie d’huiles essentielles en gélules (maximum 6 gouttes par jour) : citron, carotte et romarin à verbénone, pendant 3 semaines. Ajouter livèche (1 goutte avec 1 goutte de la synergie précédente, 3 fois par jour) pendant la première semaine. Attention ! La livèche ou le lédon du Groënland sont contre-indiqués en cas d’inflammation du foie et la carotte et le romarin en cas d’hypertension artérielle.
En hydrolat, on peut faire une cure de 3 semaines avec carotte et romarin à verbénone (1 càs de chaque dans un litre d’eau, à boire sur la journée). Idem, contre-indiqué en cas d’hypertension artérielle !
En gemmothérapie, le macérât-mère de romarin jeunes pousses (5 gouttes, 3 fois par jour, en dehors des repas, pendant 3 semaines maximum) sera très utile en cas de terrain allergique, en plus de ses effets hépatoprotecteur, antioxydant et tonifiant général.
Le macérat-mère de genévrier jeunes pousses (en augmentant progressivement les doses pour éviter les crises curatives) traitera le terrain allergique et aura un effet antitoxique (en cas de chimiothérapie, empoisonnement ou cirrhose). Même dosage que le romarin.
Les méthodes externes
- La bouillotte chaude : remplie d’eau chaude du robinet et posée sur le foie, avec ou sans vêtement, 15-30 minutes, 1 à 3 fois par jour, après les repas.
- La gymnastique du foie : pratiquer un auto-massage du foie en effectuant des flexions latérales du tronc à droite et à gauche, debout, bras au-dessus de la tête. On inspire sur la flexion.
10-20-30 par jour ; des flexions du tronc en avant, assis, bras au-dessus de la tête. On inspire sur la flexion avant du tronc sur les genoux et on expire en se redressant. 10-20-30 par jour.
- Augmentation du débit sanguin dans le foie par essoufflement : on pratique n’importe quel sport avec un essoufflement (flexions des cuisses, course à pied, jogging, vélo…)
- Massages : du foie, doigts sous les côtes (ponçage doux et superficiel, puis de plus en plus profond et appuyé, 2 à 3 minutes jusqu’à 10 minutes par jour) ; ou masser la zone réflexe plantaire du pied droit, 2-3 fois par jour pendant 2 à 20 minutes.
Agir sur les intestins
Il est important d’agir sur les intestins en même temps que l’on agit sur le foie, de façon à bien éliminer les déchets issus du nettoyage du foie. Pour cela, on aura recours, selon les préférences, à différentes techniques :
- Laxatif : bourdaine, casse, mauve: pendant 1 à 2 semaines, 15 à 50 gouttes de teinture-mère, 3 fois par jour avec un peu d’eau avant les repas.
- Petit-lait en poudre : pendant 1 à 2 semaine, 1 càs dans un verre d’eau, 3 fois par jour avant les repas.
- Graines de lin : 1 à 3 càs par jour, le matin à jeun.
- Psyllium : 2 à 3 càc par jour, le matin à jeun.
- Fruits laxatifs : pruneaux secs trempés une nuit : 2-3 par jour, ou figues sèches trempées une nuit : 3-4 par jour, le matin à jeun.
En guise de conclusion, quelle que soit la cure de détox du foie que vous choisirez, veillez à associer les mesures hygiéno-diététiques à une ou plusieurs plantes (sous la forme que vous préférez), ainsi qu’à des vitamines et minéraux si vous pouvez vous le permettre. Cela n’en sera que plus efficace.
J’espère qu’avec ces conseils, chacun.e pourra trouver chaussure à son pied ! Alors, bonne détox et à bientôt !
Bibliographie:
- « Je détoxique mon foie, c’est parti ! » Christopher Vasey
- « La santé à la pharmacie du Bon Dieu » Maria Trében
Photos:
« Plantes: les 55 « guérisseuses ». La magie des plantes pour prendre soin de sa santé au quotidien »
Article rédigé par Nathalie DANG
Formatrice en Physiologie et Homéostasie
Naturopathe-hygiéniste
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