Connues depuis la nuit des temps, les huiles essentielles de gommes résines ont fait parti de nombreuses liturgies.
Beaucoup de textes anciens évoquent l’utilisation de ces gommes à des fins rituelles, médicinales, spirituelles, voire magiques.
De nos jours presque oubliés, ces rituels étaient auparavant pratiquement toujours en lien avec le Divin ; les huiles essentielles de gommes résines étant considérées comme une « cristallisation du Supérieur ».
Quelle est la place des huiles essentielles de gommes résines dans l’aromathérapie contemporaine ? Sont-elles sous évaluées ? Connaît-on réellement leur pouvoir guérisseur ?
Un peu de botanique …
Issues du monde végétal, les huiles essentielles de gommes résines proviennent le plus souvent de l’incision de certains arbres et arbustes, mais pas tout le temps.
Parmi les familles botaniques productrices d'huiles essentielles de gommes résines on retrouve :
- la famille des burséracées avec la myrrhe, l’élémi, les encens, l’opoponax,
- les styracacées avec le benjoin,
- les fabacées, avec le baume de copahu, le baume de tolu
- les cistacées, avec le ciste ladanifère
- les astéracées avec le galbanum.
Les gommes résines existent sur la plupart des continents, de l’Orient à l’Occident, de l’Afrique à l’Amérique du Sud.
Un peu de biochimie…
Presque toutes les gommes résines se distillent ; leur chémotype est varié et multifactoriel : selon la situation géographique, la partie exprimée (distillée) et la famille botanique, nous obtiendrons des biochimies parfois radicalement différentes.
Nous retrouverons une grande proportion de sesquiterpènes dans la Myrrhe, le Copahu, l’Opoponax ou l’Elémi.
Certains contiendront des Acides, comme les baumes de Tolu ou du Pérou et le Benjoin.
D’autres auront une bonne proportion de monoterpènes comme le Galbanum, les Encens Olibans, le Ciste.
Cette biochimie expliquera en partie seulement certaines des propriétés communes aux gommes résines… En partie seulement, car nous savons que même si une huile essentielle n’échappe pas à sa réalité moléculaire, elle possède d’autres aspects, comme son potentiel bio-électrique, son aspect informationnel, etc.
Des caractéristiques communes de la chimie à l’alchimie
Indépendamment de leur provenance, les huiles essentielles de gommes résines ont des propriétés communes. Elles sont souvent utilisées pour leurs pouvoirs cicatrisant, anti-inflammatoire, antalgique, harmonisant, calmant.
Une autre particularité des huiles essentielles de gommes est qu’elles sont anti-dégénératives, désclérosantes et restructurantes.
Empreintes de spiritualité, ce sont de véritables « catalyseurs de décristallisation » car, en plus de leur propriétés sus-citées, elles nous aident à dépasser certains schémas, aller au-delà des souffrances.
Elles nous ré-alignent ; nous ressourcent, nous reconstituent, nous réparent, nous aident à nous retrouver.
Elles seront une aide précieuse dans tout processus de cicatrisation qu’il soit physique, psychique ou émotionnel.
Comment les utiliser ?
Il est possible d’utiliser les huiles essentielles de gommes de différentes manières.
Si la voie orale est peu répandue, elle n’est pas interdite pour une partie des huiles essentielles de gommes résines (hélichryse italienne, ciste, myrrhe, galbanum) ; bien évidemment en veillant à respecter les doses physiologiques et restrictions d’usages propres à chaque huile.
La voie cutanée est, quant à elle, la voie d’application majeure des huiles essentielles de gommes résines. Cette voie est généralement à visée cicatrisante, anti-inflammatoire et antalgique. Rappelons, bien qu’ayant une extrême affinité pour la peau, on veillera à bien les diluer dans un vecteur végétal (2 à 5 %).
Mais il ne faut pas oublier la voie olfactive ! Rappelons nous qu’à l’origine, elles étaient souvent utilisées en fumigation. La voie olfactive restera l’interface privilégiée pour intervenir sur la psyché, la gestion émotionnelle, mais aussi le cheminement spirituel.
Quelques Huiles et exemples d’utilisation
Le Baume de copahu (copaifeira officinalis )
Très riche en sesquiterpènes, il contient également des acides. Ces deux familles biochimiques ont la particularité d’être antalgiques et anti-inflammatoires ; les sesquiterpènes ayant également une bonne affinité avec la sphère cutanée.On l’utilisera donc par voie cutanée pour toutes les douleurs ostéo-musculaires et tendineuses, en cas de traumatisme ou d’affections chroniques (rhumatismes, arthrose….) Il sera également utile pour les affections de la peau comme les eczémas, le psoriasis, les dermatites, mais aussi en cicatrisation des plaies).
En olfaction, il pourra nous accompagner pour nous aider à « panser » les violences physiques, psychiques ou émotionnelles que l’on a subies.
Le Ciste ladanifère ou labdanum (Cistus ladaniferus)
Riche en terpènes, il contient également des alcools, des esters et des cétones. Il a la particularité d’être anti-coagulant et cicatrisant, il est donc indiqué pour les plaies saignantes, mais également les plaies ayant des difficultés à cicatriser (ulcères, escarres). Hormis ses propriétés anti-infectieuses, c’est un bon régulateur immunitaire qui trouvera sa place dans l’accompagnement de certaines pathologies auto-immunes. Il est également utilisé en cosmétiques en prévention des rides.
En olfaction, il aidera les personnes qui souffrent d’attachement excessif ou de désir de possession en les libérant des schémas obsessionnels de dépendance.
La Myrrhe (Commiphora myrrha)
Riche en sesquiterpènes, c’est une des huiles essentielles les plus antalgiques et anti-inflammatoires. Elle est également anti-infectieuse et soutiendra l’immunité.
Elle a la particularité d’avoir une action sur certaines glandes endocrines comme la thyroïde.
C’est aussi une excellente cicatrisante, particulièrement recommandée sur la muqueuse de la bouche.
En olfaction, elle nous accompagnera dans notre processus d’individuation en nous enseignement que « la stagnation entraîne le durcissement et que le mouvement engendre la vie ».
Les Encens Oliban (Boswellia carterii, serrata, papyrifera)
Les encens sont riches en monoterpènes, et le papyrifera contient en plus des esters en quantité.
Bons anti-infectieux, ils sont également utilisés sur la sphère cutanée en cicatrisation, ainsi qu'en cosmétique. Ce sont de bons antalgiques de la sphère articulaire.
Les encens ont été étudiés en cancérologie : ils posséderaient des molécules qui ont une action sur la mort de la cellule cancéreuse (apoptose), mais également une action inhibitrice du développement des cellules cancéreuse. Bien évidement, cela ne constitue pas un remède « miracle » car les études ne sont pas encore assez nombreuses à ce sujet.
En olfaction, les encens sont de grands harmonisants de la sphère psycho-émotionnelle. Huiles de méditation par excellence, elles permettent la prise de recul nécessaire à certaines problématiques. Ce sont également de grandes cicatrisantes des plaies émotionnelles.
L’Hélichryse italienne (Helichrysum italicum)
L’hélichryse contient majoritairement des esters antispasmodiques, mais également des cétones, dont les fameuses italdiones aux propriétés anticoagulantes.
L’hélichryse est « l’arnica » de l’aromathérapie, anti-hématone puissant, son action sera exceptionnelle sur les hématomes, même anciens ou enkystés (attention à son action anti-coagulante). Elle est également anti-inflammatoire et antalgique, et interviendra dans les pathologies du même type quand il faudra « remettre en mouvement », « faire circuler ».
En olfaction, elle est précieuse pour accompagner les hyperémotifs et les hypersensibles. Elle a également la réputation de soigner les « bleus de l’âme ». C’est une amie lumineuse, qui ne laisse jamais indifférent.
L'hélichryse même si elle n'est pas stricto sensu une huile essentielle de gomme résine, se comporte comme telle, c'est pour cela que nous la retrouvons ici.
Le Benjoin (Styrax benzoe) et le Baume de Tolu (Myroxylon balsamum)
Les deux ont la particularité de ne pas être des huiles essentielles à proprement parler, mais des absolus. Riches en acides, ils sont cicatrisants et anti-inflammatoires.
Ils auront une grande affinité pour la peau qu’ils vont « protéger » telle une carapace tout en l’aidant à cicatriser. On les utilisera sur les plaies, ulcères, eczémas, psoriasis dès qu’il y a «besoin de protection ».
Ils ont également une affinité pour le système respiratoire, car ils calment la toux et sont expectorants tout en étant de bon antiseptiques.
En olfaction, ils sont extrêmement réconfortants lorsque l’on se sent triste ou mélancolique. Ils agissent comme une aura protectrice et seront indiqués lors d’états d’angoisse légère. Ils aident également à relâcher nos tensions.
Le Galbanum ou Férule Gommeuse (Ferula gummosa)
Riche en terpènes, c’est un bon anti-infectieux et un bon stimulant. Elle est également antalgique, antispasmodique et cicatrisante. Comme les autres on l’utilisera sur la peau en cas d’ulcère ou d’abcès ; mais aussi pour les douleurs articulaires, ainsi que les problèmes de circulation.
En olfaction, son odeur ne laisse pas indifférent, elle bouscule souvent, mais transmet cependant un sentiment de sécurité fort utile quand on se perd trop dans nos pensées. Elle nous ramènera dans notre assise, nous donnant l’accès à notre temple intérieur.
Quelques associations
Myrrhe - Ciste ladanifère - Benjoin
Cette triade accompagnera les personnes en grande souffrance psychique. Véritable baume pour le cœur, elle les aidera à se défaire de « ce qui n’a plus lieu d'être ».
Elle pourra être utilisé en olfaction et en diffusion.
(Attention le benjoin ne peut être utilisé dans certains diffuseurs du fait de son pouvoir collant)
Myrrhe – Encens – Nard
Pour dépasser les problématiques liées aux deuils et plus généralement à la mort.
En diffusion et olfaction ; mais également en aroma-massage (les huiles à hauteur de 5 % diluées dans un vecteur végétal)
Genevrier de Virginie – Galbanum – Cyprès toujours vert
Pour accompagner les problèmes de circulation veineuse.
En synergie par voie locale cutanée ou pour accompagner un drainage lymphatique.
Genévrier de Virginie 3ml
Galbanum 1,5ml
Cyprès toujours vert 3ml
Huile végétale de pépins de raisin QSP 50ml
Benjoin – Hélichryse italienne – Katafray
Triade antalgique particulièrement efficace sur les traumatismes articulaires avec épanchements.
En application locale cutanée
Benjoin 3ml
Hélichryse italienne 2ml
Katafray 5ml
MH arnica QSP 50ml
Myrrhe
Une trace pure en cas d’aphte
Ciste ladanifère – Elemi – Baume de Tolu
En application locale pour les plaies ulcérées, inflammatoire ou qui ont du mal à cicatriser
Ciste ladanifère 1,5ml
Elemi 1ml
Baume de Tolu 0,5ml
HV Calophylle inophyle 10ml
HV Macadamia QSP 50ml
Sources :
« Traité d’aromathérapie scientifique et médicale » Michel Faucon - Ed « Sang de la Terre »
« L’aromathérapie exactement » P. Franchomme, R. Jollois, D. Pénoel – Ed R. Jollois
« Les huiles essentielles royales et sacrées » J. Lenze – Ed Le mercure Dauphinois
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