Huiles essentielles et Hydrolats sont de proches parents que l’on ne dissocie pas toujours.
« Parent pauvre » de l’aromathérapie, l’hydrolathérapie connaît un nouvel engouement depuis quelques années sous l’impulsion de quelques passionnés (Claire Montécinos, JC Sommerard, Patricia Delmas…).
Un Hydrolat c’est la saveur, les vertus, la mémoire d’une plante.
C’est dans toute sa subtilité de concentration qu’il viendra corriger en douceur nos maux du quotidien.
I- Un peu d’histoire L’histoire des hydrolats est au moins aussi vieille que celle des huiles essentielles.
On trouve des traces des premières distillations en Mésopotamie, 6000 ans avant notre ère.
L’Egypte, elle aussi intégrera huiles essentielles et hydrolats dans sa pharmacopée.
On trouve également des traces d’usages en Inde dans les traités d’ayurvéda, en Chine, puis la Grèce (Hippocrate), la Rome Antique (Pline l’ancien).
Les Eaux florales de rose et fleur d’oranger se retrouvaient sur les marchés de Babylone au 5eme siècle.
Notre Europe attendra la fin du 1er millénaire pour profiter des écrits sur les hydrolats (Avicenne).
Au XVIIIeme siècle, on dénombrait environ 200 eaux florales….pour la plupart oubliées au profit des huiles essentielles bien plus concentrées.
Ces dernières décennies, l’engouement pour les huiles essentielles et leur utilisation « sans connaissance » entraînera une logique drastisation de la législation.
De cette législation justifiée mais handicapante, découlera une nouvelle orientation vers une aromathérapie dite « douce » avec des traitements à base d’eaux florales et hydrolats.
II- Qu’est ce qu’un hydrolat ? Eau florale ou hydrolat ?Ce sont deux termes qui désignent une eau qui a servi à la distillation d’une huile essentielle le plus souvent (mais certains hydrolats n’ont pas de correspondance en huile essentielle : c’est le cas d’hamamélis, de bleuet, de plantain par exemple).
H2O (l’eau) sous sa forme gazeuse traverse la plante et capte la fraction aromatique de cette dernière….mais pas seulement.
Pour résumer : un hydrolat est issue d’une distillation de plante aromatique et une eau florale d’une fleur.
Attention aux contrefaçons !!Avec l’engouement pour les hydrolats, la loi du marché et les critères de rendement économiques, il existe de plus en plus de contrefaçons :
Des eaux avec ajout d’huiles essentielles (mais quel est le solvant dans ces cas là???).
Des eaux aromatisées ( à je ne sais quoi!!!).
Des hydrosols (« définition : solution dont l’eau est le milieu de dispersion) ; attention ce sont des produits issus d’une macération et non d’une distillation. De plus ils sont souvent « enrichis » d’alcool ou autres conservateurs.
Les critères de qualités d’un hydrolat dans le choix de l’achatNous avons déjà évoqué plusieurs critères qui font la qualité d’un hydrolat.
La cueillette, le mode et le matériel de distillation, l’eau.
Le choix du rendement également un critère de qualité (notamment dans la concentration moléculaire d’un hydrolat). Idéalement la loi du 1 pour 1 est à appliquer. C’est à dire 1 kg de matière première (plante) distillée pour 1L d’hydrolat.
La labélisation en culture biologique semble également être un critère de qualité, des plantes issues d’un biotope sauvage (sans forcement un label bio, mais avec l’assurance d’une absence d’intrants ou autres pesticides) est également un choix possible.
La qualité de l’eau et sa dynamisation peut également être un critère de qualité.
Une eau dynamisée et structurée (eau dite cohérente) augmenterait-elle la qualité de l’hydrolat ? On peut penser que oui ! Sous l’angle de la physique quantique.
Un étiquetage sérieux est également un critère de qualité (noms latin, vernaculaire, provenance, parties distillée, DLUO, labels...)
ConservationTant qu’il n’est pas ouvert, conservé dans un flacon opaque, et dans des conditions optimales de conservation (à l’abri de la lumière et de trop d’écarts de T°) un hydrolat peut se conserver jusqu’à 1 an 1/2.
En revanche, dès l’ouverture, il faudra le conserver au réfrigérateur et le consommer dans les 3 mois.
Astuces de conservation : - à moitié de flacon, le transvaser dans un flacon plus petit (opaque).
- verser une goutte d'HE correspondante, elle sera filmogène avec une action antibactérienne.
- à savoir également que les hydrolats contenant des phénols et monoterpénols (origan, thym à géraniol...) auront tendance à se conserver plus longtemps que les autres (bleuet, hamamélis...) du fait de l'action antibactérienne de ces molécules.
Mode d’extraction : ou comment l’alchimie opère.Cette chimie/alchimie fait appel à tout le savoir-faire du distillateur, mais également à toutes les propriétés physiques...voire magiques de l’eau.
Cette eau, sous sa forme vapeur, pénètre jusqu’au cœur de la plante/fleur pour y capter toute sa « substance aromatique ».
Puis, entraînées dans le serpentin, eau et molécules se refroidissent, redevenant liquide….finissant leur course dans l’essencier où elles vont se séparer. L’huile essentielle est généralement surnageante (densité < à l’eau), mais pas toujours. L’eau, quant à elle, est transformée (transmutée?) en hydrolat.
Ce processus quasi alchimique, nécessite quelques conditions particulières ; et bien évidement, meilleures seront les conditions meilleure sera la qualité de l’hydrolat.
Exemple : - Le choix des matériaux utilisés (verre, inox..)
- La forme de l’alambic
- La qualité de l’eau et sa pureté
- La manière de procéder (en rapport avec la cueillette ; le rendement avec la loi du 1 pour 1 : soit 1 kg de matière distillée pour 1L d’hydrolat)
III- Composition, concentration, critères de qualité La concentrationLa concentration en molécules actives va varier : entre 0,05 à 0,1 % de concentration en « arômes ». A cela peuvent s’ajouter d’autres molécules contenues dans la plante.
La composition Dans le cadre d’une distillation d’huile essentielle ; huile essentielle et hydrolat sont obtenus en même temps, mais n’ont pas nécessairement la même composition moléculaire.
L’analyse de la partie aromatique d’un hydrolat est souvent une surprise : parfois un calque de la composition de l’huile essentielle, parfois complètement différente.
Les molécules de la fraction aromatiqueComme évoqué ci dessus, la composition d’un hydrolat peut différer de l’huile essentielle correspondante. Pourquoi ?
On sait que la plupart des molécules composant une huile essentielle sont dites liposolubles (solubles dans une phase huile) et on les retrouve en quantité majeure dans l’huile essentielle. Attention : rappelons qu’une huile essentielle n’est pas une huile végétale et n’est pas « huileuse », mais aura tendance à se comporter comme telle.
L’hydrolat, lui est une solution aqueuse qui aura donc plus de molécules hydrosolubles qu’une huile essentielle.
Parmi les molécules les plus hydrosolubles, nous allons retrouver les acides, les alcools, les cétones, les phénols et aldéhydes aromatiques ainsi que le fameux 1,8 cinéole (oxyde). Quant aux molécules les moins hydrosolubles, nous retrouvons les terpènes, les lactones, les esters et phénols méthyl éthers.
D’autres molécules Lorsque nous faisons une infusion, nombres de principes actifs se solubilisent dans l’eau : minéraux, oligo-éléments, mucilages, tanins….
Il semblerait que lors d’une distillation seules les molécules les plus légères soient entraînées par la vapeur d’eau et entreraient en plus grande quantité dans la composition moléculaire.
Les principes amers, mucilages et autres tanins, ne seraient présents qu’à l’état de trace….
L’eauSi l’hydrolat contient bien moins de molécules que le végétal d’origine, en revanche il contient la « mémoire » de ce végétal. Et ceci est une information à tenir en compte.
Mais comment cette mémoire de la plante peut-elle être inscrite dans un hydrolat.
Ici c’est aux propriétés mêmes de l’eau de la distillation que nous faisons appel.
En France, les premiers travaux qui mettent évidence les propriétés de l’eau sont dues à J. BENVENISTE (chercheur au CNRS), travaux qui seront repris à posteriori par le Pr L. MONTAGNIER.
En effet, il met en évidence que l’eau à une « mémoire ». Alors entendons nous bien, il ne s’agit pas d’une mémoire comme la notre. Nous parlons là de domaines de cohérence qui existent dans une eau structurée. Ces domaines de cohérence sont des « récepteurs » d’information.
Mais comment ça marche la « mémoire » de l’eau ?Ce qu’il faut savoir sur l’eau :
Une eau structurée / cohérente est assimilée à une sorte de laser « Waser » ; c’est à dire qu’elle est plus pénétrante et pourra également accueillir facilement des informations dans ses domaines de cohérences. Plus une eau est structurée, plus elle contient de domaine de cohérence, plus sa capacité à engranger des informations est grande.
Qu’est ce qu’un domaine de cohérence ; comment se forme-t-il ?
Selon la théorie quantique des champs, c’est un espace exempt de matière et capable de capturer des photons générés par la fluctuation du vide quantique pour donner naissance à des domaines de cohérence : lieux de stockage d’information quantique.
Photo1 Photo 2
Quand une eau est dynamisée et structurée, les domaines de cohérences se forment et peuvent stocker l’information (photo 2)
Que peut on en déduire lors d’une distillation ?
Que se passe-t-il quand une eau cohérente rencontre la plante aromatique ?
Quelles informations sont stockées dans l’hydrolat ?
L’hydrolat contient donc bien une partie de la fraction aromatique de la plante, quelques autres molécules et la « mémoire » de la plante.
IV- Pourquoi un hydrolat plutôt qu’une huile essentielle ?Les huiles essentielles ont leurs limites d’utilisation : toxicité potentielle, restrictions d’usage, contre-indications. Leurs limites se situent également dans le fait qu’elles ne contiennent que la fraction aromatique de la plante.
Les hydrolats eux, contiennent les molécules de cette fraction aromatique ; mais nous l’avons évoqué tout à l’heure, ils possèdent également d’autres molécules et la « mémoire » de la plante.
Alors les questions que l’on peut se poser :
Cette « mémoire » est-elle un atout dans cette thérapeutique douce ? Ces informations captées dans les domaines de cohérences sont elles redistribuées dans nos cellules ?
Pour ma part, j’en suis convaincue !
V- Comment l’utiliserQue ce soit en cosmétique, en hygiène de vie quotidienne/corporelle, en cuisine, en parfumage, en soin (symptomatique ou non), nous pouvons utiliser les hydrolats sous bien des formes et par bien des voies d’applications : voie orale, cutanée, rectale, vaginale….
Ils sont également une excellente alternative dans une pratique vétérinaire où l’utilisation des huiles essentielles est très restreinte.
VI- Quelques utilisations possibles Voie orale Interne : corriger un terrain, traiter un symptôme physiologique ou émotionnel ; ou pour le plaisir des papilles.
Bains de bouche et gargarismes : traiter la sphère bucco-dentaire et pharyngée.
Voie cutanée Peau : traiter des problèmes de peaux (acnés, eczémas).
Bains : action sur le système émotionnel et sur le stress.
Voie respiratoire/olfactive Inhalation/diffusion : accompagnement de la gestion émotionnelle et du stress.
Parfumage : création de parfums à visée curative émotionnelle et vibratoire, ou simplement pour le plaisir.
Autres voies possibles Irrigations coloniques/vaginales : traiter des symptômes loco-régionnaux (inflammations, mycoses).
VII- Exemples de posologie et durée de traitement de la voie oraleLa posologie varie en fonction du symptôme à traiter et du patient. Il est possible de faire des cures (3 semaines le plus souvent) par voie interne, d’utiliser les hydrolats tout au long de l’année (cosmétique) ou de manière ponctuelle (bain, irrigations).
Quelques exemples de dosage : Pour un adulte, par voie orale : 1 à 3 cuillères à soupe à diluer dans un litre d’eau (à boire tout à long de la journée)
Pour un enfant par voie orale : entre 1 à 3 cuillères à café en deux ou trois prises.
Par voie orale, il serait préférable de faire des cures (3 semaines environ) plutôt que d’utiliser tout au long de l’année les hydrolats.
Attention, même si leur concentration moléculaire est moindre que dans les huiles essentielles, il ne faut pas négliger certaines molécules et leurs actions (phénols, coumarines, cétones….).
Autres exemples d’utilisation et de posologies :
Pour un bain : entre 30 et 50 ml d’hydrolat.
Bain de bouche et gargarisme : 1 a 2 cuillère à soupe dans un 1/2 verre d’eau tiède.
Quelques exemples d’utilisation : Equilibrage acido basique et drainage : hydrolat de genévrier commun en voie orale interne.
Retour veineux : hydrolat d’hélichryse, de cassis en voie orale interne.
Hygiène bucco-dentaire : hydrolat de laurier noble en gargarisme et/ou bain de bouche.
Eczéma : hydrolat de rose en vaporisation.
Nervosité : hydrolat de néroli en voie orale interne.
Mycoses vaginales : hydrolat de laurier noble, géranium rosat, de marjolaine à thujanol en irrigation vaginale.
Acné : hydrolat de laurier noble, de géranium, de palmarosa, de thym à géraniol en lotion tonique.
Peau matures : hydrolat de rose, de néroli, de ciste en lotion tonique.
VIII- Vers une utilisation énergétique Nous l’avons déjà évoqué, les hydrolats ont une composition moléculaire qui nous permet d’orienter notre pratique.
Mais ce seul aspect ne suffit pas à expliquer la totalité de leur champ d’action.
Lorsque nous utilisons les hydrolats (et surtout par voie interne) que se passe-t-il quand l’hydrolat avec toute sa cohérence (cf paragraphe sur la mémoire de l’eau) et chargé de ces informations entre dans nos cellules ? Quelle est la nature des échanges entre ces deux milieux aqueux ? L’hydrolat informe-t-il sur un plan bien plus subtil et profond que nous ne l’avions imaginé jusqu’à présent ?
Y a-t-il une nouvelle orientation à prendre en compte dans cette thérapeutique ?
Cette dernière question arrive en conclusion et pour ma part la réponse est OUI !!!
Il ne peut y avoir que du moléculaire dans cette pratique ; l’informationnel, le vibratoire sont bel et bien présents, ouvrant un champ encore plus vaste aux possibilités.
Sources :
J Ch Sommerard « Eaux florale, un nouvel art de vivre »
Patricia Delmas « Guide des eaux florales et hydrolats »
Marc Henry https://lanaturedeleau.blogspot.com/2013/09/eau-et-information-2.html
Article rédigé par Véronique RODA
à l'occasion du Congrès des Herboristes 2018 à Bayonne
Formatrice en Aromathérapie Générale et Spécialisée et Hydrolathérapie
07 88 44 94 33
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